
Marina et Jérémie
Les (mes)aventures de La P'tite Bens
(c'est-à-dire Marina)
Préface
Pour resituer le contexte, La P’tite Bens fait référence au film français de 1981 « La Chèvre », avec notamment Gérard Depardieu et Pierre Richard. La P’tite Bens, interprétée par Corynne Charbit, est une malheureuse poissarde, à qui il arrive constamment des misères. Regardez plutôt le film et vous comprendrez.
Alors d’où me vient ce surnom ? Et bien de mon infinie malchance, tout simplement. Après tant d’aventures ou de mésaventures, je décide d’en ouvrir un post sur notre site Tour du Monde.
La P'tite Bens au LAOS I
novembre 2014
Ayant la nationalité suisse, nous obtenons une autorisation gratuite d’entrer sur le territoire laotien pour 14 jours. Nous n’avons donc pas besoin de visa.
Le problème, c’est que le Laos c’est grand et nous nous y plaisons. Nous décidons alors d’y rester plus longtemps et cela implique une demande de visa. Nous sommes le 22 novembre et notre autorisation est valable jusqu’au 25 novembre. Le compte à rebours a commencé.
Pour la petite histoire, je précise que nous voyageons en scooter.
1. Nous sommes à Luang Namta, au nord du Laos et devons absolument redescendre à Luang Prabang pour cette fameuse extension de visa, sinon quoi, nous devrons quitter le pays. Cela nous prendra 2 jours en scooter, puisqu’il n’y a pas de poste frontière plus proche qui accepte de délivrer un visa aux étrangers.
Nous partons alors tôt le matin. Après 1 heure de route, notre scooter commence à fumer et sent le brûlé. Le moteur est bouillant ! Nous nous arrêtons devant une petite baraque qui fait office de garage et un gentil Laotien nous remet de l'huile. Le problème, c'est que ce jour-là, nous devrons remettre de l'huile 3 fois ! Quelque chose doit être perforé pour que nous en perdions autant.
2. Nous reprenons la route avant de caller en pleine montée. Le moteur n'a plus d'énergie et nous avançons à 3 km/h... bref, on décide de retourner à la case départ, pour faire réparer la bécane, sans quoi nous ne trouverons plus de garage avant des heures. Il faut préciser qu’il est possible de rouler des heures sans voir un village dans le nord du Laos. Et les villages, ça consiste en une dizaine de maisonnettes en bois ou des huttes. Donc absolument rien pour les voyageurs ou pour nous dépanner.
3. De retour à Luang Namta, un garage accepte de réparer le scoot et de nous changer quelques pièces, mais ça prendra 3 heures. Nous perdons du temps sur le planning, puisque nous sommes censés atteindre la prochaine grande ville dans 6 heures et qu’il est déjà 15:00. Rouler de nuit est un peu risqué, comme la route est sinueuse, ou encore en construction, avec pierres et nids de poule à volonté. De plus, nous roulerons au milieu d'une forêt, sans lampadaire ni éclairage.
Mais nous n'avons pas d'autre choix, alors nous reprenons la route.
4. Le scoot est réparé, il a l'air en bon état maintenant. Mais comme un malheur n’arrive jamais seul, nous faisons un accident après quelques kilomètres, où nous manquons un virage, sortons de la route et allons s'écraser dans une rigole...
Ouïh ouïh ouïh, ça fait mal, mais on s'en sort avec quelques égratignures et de bons bleus. Rien de grave heureusement, mais une belle peur !
Nous nous posons au bord de la route et sortons la pharmacie de secours pour panser nos plaies.
Le scoot est un peu cabossé et nous avons perdu les deux rétroviseurs dans la chute.
Comme nous sommes au milieu de nulle part, pas de village à proximité, il nous faut repartir. D'autant plus qu'il va tantôt faire nuit.
5. Le soleil se couche très tôt au Laos, à 17:40 environ. Nous roulons un moment, jusqu'à ce qu'il fasse nuit noir et... nous réalisons que la lampe du scooter ne fonctionne pas bien. A vrai dire, elle n'éclaire rien. Quand la poisse s'acharne... Nous devons ralentir et ne roulons pas à plus de 20 km/h. Nous essayons parfois de nous placer derrière un camion, histoire de profiter des phares d'un autre véhicule, mais tous roulent plus vite que nous.
6. Après plusieurs mètres, il nous semble que l'arrière du scooter ne tient plus la route. A deux sur le scoot et avec le poids de nos sacs à dos, 20 kg et 15 kg, nous glissons et dérapons à chaque virage. Nous nous arrêtons encore une fois et réalisons que nous avons crevé.
A ce moment-là, je ne sais plus très bien si je dois rire ou pleurer, mais nous sommes toujours au milieu de nulle part. La prochaine ville est encore à 7km.
Tant qu'à finir sur la jante, nous nous rendrons dans cette ville !!
7. Et finalement, nous y arrivons, Alléluia ! Nous trouvons une première guesthouse, mais personne à la réception. Nous attendons encore et encore, mais toujours personne. Nous en trouvons une deuxième, mais tout est déjà complet. La troisième sera la bonne. Nous déposons nos affaires dans notre petite chambre, laissons le scoot sur place et partons chercher un endroit pour manger, à pied.
8. Un peu secoués après une aussi mouvementée et longue journée, nous arpentons les rues de Oumo Xai à la recherche d'un petit restaurant.
Lorsque deux voyous à scooter passent à toute vitesse et tentent de m'arracher mon petit sac à dos, avec passeport et cartes de crédit à l'intérieur, bien sûr. Sous l'effet du choc, je bascule et percute une voiture à l'arrêt. Mais mon sac est toujours là ! Pfiuu...
Bref, vivement que la journée se termine…
La P’tite Bens au LAOS II
novembre 2014
Nous arrivons dans les temps à Luang Prabang. Direction maintenant le consulat, en vue d’une extension de séjour. Nous expliquons bien que nous souhaitons rester au Laos plus longtemps que prévu et souhaitons effectuer un visa.
Les autorités parlent anglais, ils semblent nous comprendre et nous informent que l’établissement de ce document prendra un jour. Le visa nous est facturé 70 USD par personne. Nous trouvons cela un peu cher, étant donné qu’il coûte uniquement 30 USD à d’autres postes frontières. Mais nous payons, n’ayant pas d’autres moyens de rester dans le pays.
Le jour suivant, nous nous rendons une nouvelle fois au consulat, récupérer nos passeports et visas. Nous contrôlons les dates, les noms, tout semble en ordre, jusqu’à ce que Jerem me demande pourquoi le timbre vietnamien figure sur le visa… ?
Après quoi, les employés nous expliquent nous avoir établi un visa pour le Vietnam et que les extensions de séjour au Laos ne se font pas chez eux. Si je résume, il n’est écrit nulle part que nous sommes dans un consulat vietnamien, ni drapeau, ni pancarte et le visa n’est pas annulable, ni remboursable. Et de surcroit, nous n’avions pas l’intention de nous rendre dans ce pays (suite à un changement de programme).
Après nous avoir indiqué où se trouvait le consulat laotien, nous nous y rendons dans le but d’obtenir ce maudit visa. Mais lorsqu’on est surnommée La P’tite Bens, rien n’est si simple. De ce fait, les bureaux sont déjà fermés et nous voilà officiellement hors-la-loi et en situation illégale sur le territoire laotien.
Bref, y a des jours pimentés…

